« Tactiques du changement »
En cette rentrée j’ai plaisir à vous partager mes 3 lectures de cet été et à éclairer à travers elles, une des multiples facettes de mon métier d’accompagnatrice de dirigeants, de managers et d’entrepreneurs. La seconde traite de l’approche systémique. On en parle ?
Au début d’un accompagnement, mes clients se décrivent souvent dans une situation problématique qui dure depuis longtemps, pour laquelle ils ont l’impression d’avoir tout essayé et qu’ils désespèrent de faire changer seuls.
Dans « Tactiques du changement », Fish et Weakland – psychiatres et directeurs associés du centre de thérapie courte du Mental Research Institute à Palo Alto – relatent leur expérience clinique des problèmes interactionnels dont ils assurent « qu’ils sont[les problèmes cliniques] essentiellement des variantes de ces problèmes interactionnels que tout homme affronte dans sa vie quotidienne. »
J’ai suivi 9 jours d’initiation à l’approche systémique l’année dernière et cette lecture a ravivé ma curiosité pour la manière dont les thérapeutes de Palo Alto (a) considèrent les problèmes et (b) accèdent au changement souhaité.
(a) « Notre vision des problèmes est essentiellement comportementale […] un problème consiste en quelque chose qui est fait et non simplement quelque chose qui est. […] Notre hypothèse est qu’un comportement étiqueté comme problème est formé et maintenu par un autre comportement qui a cours dans son environnement immédiat ; autrement dit, par une interaction qui a lieu ici et maintenant […] Il n’existe pour nous que des cercles vicieux entre tel comportement vécu comme problématique et des solutions inappropriées. »
(b) « Il s’ensuit que tout problème est susceptible d’être résolu si la solution qui l’entretient se voit interdite. En outre, il est possible, lorsque le cycle qui entretient le problème peut être interrompu et une nouvelle réponse amorcée, que se mette en place un cercle positif ou « vertueux » ».
Si on prend cet exemple courant de quelqu’un qui dirait : « Ce sont les efforts que je fais en ce moment qui font que ça ne va pas encore plus mal. » la technique consisterait à opérer un recadrage – dans la logique du client – pour qu’il accepte de stopper ses tentatives de solutions.
Et vous, avez-vous déjà observé qu’en arrêtant d’« essayer plus fort », la solution vous venait « spontanément » sans que vous ayez à faire d’effort ?